Pour Laurence Dacade , son histoire d'amour avec les chaussures a commencé avec son tout premier achat de chaussures en solo à l'âge de quatorze ans. Les ballerines à rayures rouges et bleues ornées d'un énorme nœud, et ce sont ces beautés qui l'ont attirée, et depuis lors, elle est accro aux chaussures.

Laurence a suivi une formation à l'AFPIC School of Shoe Design pour développer ses compétences en design et apprendre le processus technique de conception de chaussures. En 2008, la créatrice parisienne avait créé sa marque de luxe éponyme, et sa philosophie fondatrice était de donner aux femmes un sentiment de libération.

En matière d'esthétique, Dacade propose un look un peu à gauche du centre avec des talons, des bottes et des sandales remplis de plaisir, de liberté et bien sûr, de beaucoup de classe française. Fantastique!

Felicity Carter : Quel a été votre premier souvenir mode ?

Laurence Dacade : Quand j’étais étudiante, un soir, je dessinais des jambes et je les dessinais beaucoup pour avoir le mouvement – ​​et je regardais une émission de télévision avec Karl Lagerfeld pour me tenir compagnie. À un moment donné, il m’a dit – et c’était au milieu de la nuit et à ce moment-là c’était probablement le 100e croquis de jambe que je faisais – « n’aie pas peur de dessiner pour la poubelle ». À ce moment-là, sa phrase, l’image de son geste de jeter le croquis à la poubelle a résonné en moi et depuis, cette pensée m’accompagne toujours lorsque je dessine.

FC : Comment, quand, pourquoi êtes-vous entré dans l’industrie ?

LD : Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours été obsédée par les chaussures et faire de ma passion un métier a été la décision la plus enrichissante que j’ai prise. J’ai d’abord commencé par le design textile qui m’a appris le mouvement et a mis en valeur mon amour pour les couleurs et les textures. Puis je suis retournée à l’école pour tout apprendre sur les chaussures, non seulement le design mais aussi leur fabrication, et tout s’est enchaîné très naturellement depuis. C’est un véritable amour et une véritable passion.

FC : Comment résumeriez-vous l’esthétique de vos chaussures ?

LD : J’aime les chaussures qui ont du sens. Le plus important est qu’elles accompagnent les femmes tout au long de leur vie quotidienne, donc j’ajoute à mes chaussures : l’élégance, l’intemporalité, le confort mêlé à la force de la masculinité et à la sensibilité de la féminité et vice versa.

FC : Pour qui concevez-vous ?

LD : J’ai toujours en tête toutes les femmes du monde, leur attitude, leur allure, elles m’inspirent toutes lorsque je commence une collection.

FC : Quelle est la première paire que vous avez conçue et comment est-elle née ?

LD : La première paire que j'ai dessinée pour ma collection était la botte Merli. Je voulais une chaussure qui puisse être portée librement, interprétée par les femmes selon leur look et leur mode de vie. La Merli peut être portée avec des boucles fermées ou ouvertes, elle s'adapte à toutes les tenues, au quotidien avec tout. Elle fait partie de la collection depuis lors, elle est réimaginée chaque saison.

FC : Qu'y a-t-il sur votre mood board actuel ?

LD : Je travaille actuellement sur la collection printemps/été 22. Je recherche le bien-être, le confort et beaucoup de positivité. Nous vivons une période difficile et je souhaite apporter douceur, bonheur et liberté aux pieds des femmes. C'est ce que reflète mon mood board coloré aujourd'hui.

FC : Où sont fabriquées vos pièces et quel est le processus ?

LD : Toutes mes chaussures sont fabriquées en Italie par des artisans talentueux. Je leur apporte le croquis, parfois je dessine même la chaussure à mes pieds – le plus souvent des sandales – pour montrer ce que je recherche.

Ils apportent de la qualité à chaque étape du processus avec leur rigueur et leur précision - le luxe est dans tous les petits détails. C'est toujours très émouvant quand je reçois le premier prototype, un rêve devenu réalité.

FC : Qu'est-ce que le luxe pour vous ?

LD : J'ai eu la chance de travailler avec des gens talentueux pour différentes Maisons de Couture et d'avoir la liberté de m'exprimer, c'est pour moi un luxe.

FC : Actuellement, quelle est votre pièce préférée et comment la portez-vous ?

LD : Mes préférées du moment sont les bottes Bedford que je porte tous les jours. Elles sortiront l'hiver prochain et font partie d'une collection capsule que j'ai réalisée avec Sally Singer intitulée « New-York : 1 city 5 essentials ». Ce sont des bottes à plateformes et hautes comme des talons aiguilles, légères comme des baskets, et la semelle en caoutchouc les rend très faciles à porter. Je les porte avec un short et elles sont parfaites pour danser, courir et vivre librement.

FC : Quel a été le point culminant de votre carrière jusqu’à présent ?

LD : Pouvoir exercer le métier de mes rêves est le point culminant de ma vie, et j'espère que le meilleur reste à venir ! J'ai déjà vécu tellement de beaux moments et j'ai pu partager tellement de mes chaussures de rêve.

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