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Laurence Dacade, la féminité aux pieds

Cette créatrice passionnée imagine des chaussures pour sa propre marque et collabore avec Chanel.
Laurence Dacade (Mélanie Bougoin)
par Tiphaine Lévy-Frébault et Mélanie Bougoin -publié le 28 juin 2012 à 12h43

Assise dans son atelier au milieu d’une montagne d’escarpins, boots et autres sandales, Laurence Dacade, créatrice de chaussures, nous raconte son parcours. Outre sa propre marque, la designer imagine des collections pour Chanel depuis sept ans et a collaboré avec Givenchy, Nina Ricci, Kenzo ou plus récemment Thakoon.

Quand avez-vous su que vous vouliez faire de la chaussure votre métier ?

Pour mon entourage c’était une évidence. J’avais du mal à me dire que je pouvais en faire un métier, mais dès que j’ai commencé à dessiner des chaussures, c’est immédiatement devenu un besoin. Je me suis décidée à faire une école pour tout savoir : faire un patronage, couper les peaux, maîtriser la minutie des prises de couture… Cette construction-là est tellement différente du vêtement, tellement plus rustique, qu'il faut impérativement que ce soit une passion pour y prendre du plaisir.

Comment ont évolué vos inspirations ?

Au début, elles étaient assez étranges. Je pouvais par exemple m’inspirer de chaises. Le résultat était plutôt tortueux, agressif. Finalement, c’était du design, il s’agissait d’une illustration de chaussures plus que d’une paire qui aurait pu être portée. Aujourd’hui, mon travail part d’une émotion, d’un parfum, d’une sensation.

Qu’est-ce qui fait qu’une paire est réussie ?

J’aime tous types de chaussures. Les croco ultra luxueuses et les tongs en plastique, la grande féminité comme l’androgynie. Une chaussure est un personnage, il en existe des gentilles ou des méchantes ; la magie d’une paire réussie peut passer par une maladresse, le fait qu’elle ne soit pas parfaite apporte un rythme différent.

12/02/2012